Yeux doux aux Brésiliens: des employeurs de la région se livreront à une nouvelle expérience de recrutement à l'étranger
Selon la vice-présidente au soutien à la croissance des entreprises chez Québec International, Line Lagacé, il y a une nécessité à diversifier les bassins de recrutement pour les employeurs de la région.
Photothèque Le Soleil, Patrice Laroche
Cette mission en sol brésilien permettra, entre autres, aux entreprises d'aller mesurer sur place la capacité des candidats à fonctionner dans la langue de Molière et leur volonté à apprendre le français et à améliorer leurs connaissances de la langue.
Depuis 2008, Québec International et ses partenaires ont mené 10 missions de recrutement à l'étranger. Outre une expédition à Toronto en septembre 2009, la France et la Belgique ont été les destinations de prédilection des employeurs de la région de Québec.
En novembre dernier, un certain nombre d'entre eux avaient fait un détour par la Tunisie. En raison de l'instabilité politique qui règne dans cet État du Maghreb, les efforts de recrutement ont été mis sur la glace pour un certain temps.
Pourquoi le Brésil?
Récemment, Québec International tenait une rencontre pour informer des employeurs de la tenue d'une mission qui se tiendrait en octobre et qui s'arrêterait à São Paulo et à Curitiba.
À cette occasion, Gilles Mascle, attaché à la promotion au Bureau d'immigration du Québec à São Paulo, a souligné, par la voie d'une visioconférence, que la langue française «était une langue très valorisée socialement au Brésil, mais que les Brésiliens ne l'apprenaient pas spontanément. Ils vont le faire si le besoin s'en fait sentir».
Il a notamment souligné que l'on comptait au Brésil, sur une population de 190 millions d'habitants, un peu plus d'un demi-million de francophones. Le réseau des Alliances françaises forme 35 000 élèves par année. «Selon mes estimations, de 10 % à 15 % des universitaires ont des notions de français.»
En 2010, le Bureau d'immigration du Québec à São Paulo a tenu près de 80 séances d'information pour présenter le Québec et son programme d'immigration aux Brésiliens intéressés à venir s'y établir. Ces séances d'information ont attiré près de 9000 participants.
Traçant le profil de ces derniers, M. Mascle a signalé qu'ils sont jeunes, hautement scolarisés, détiennent de trois à cinq années d'expérience professionnelle et possèdent un français fonctionnel.
Aller voir du pays ailleurs
Malgré la bonne santé de l'économie brésilienne - la septième puissance économique mondiale - des gens veulent quitter le pays.
«Ils sont à la recherche d'un environnement plus sécuritaire moins criminalisé. Ils sont aussi à la recherche de services publics de meilleure qualité. Ils veulent fuir les bouchons de circulation qui leur font perdre jusqu'à trois heures par jour dans la circulation», a énuméré M. Mascle.
Il a également signalé que les Brésiliens s'adaptaient aisément un nouvel environnement et qu'ils aimaient apprendre. «Il est important de leur offrir une ambiance de travail stimulante. Vous savez, les 5 à 7 après le travail, c'est plus que la bienvenue. Ils aiment évoluer dans un environnement de travail ouvert et amical.»
Fait nouveau au Brésil, le gouvernement est de moins en moins réfractaire à l'idée de voir ses travailleurs partir à l'étranger.
À cet effet, Antonio Neto, président du Syndicat des travailleurs des technologies de l'information de São Paulo, a assuré les employeurs québécois qu'il y avait désormais, dans son pays, une volonté d'aider les travailleurs à vivre des expériences professionnelles à l'étranger.
Selon le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles, le Québec a admis, en 2010, 987 immigrants nés au Brésil. Ce nombre est à la hausse depuis 2001 alors que le Québec avait accueilli seulement 134 Brésiliens.Le Brésil figure au 16e rang au palmarès des pays de naissance des immigrants admis au Québec en 2010 derrière le Mexique (1077) et la Côte d'Ivoire (1005).
Autre campagne fructueuse en France
Si le Brésil fera bientôt partie du territoire de chasse des employeurs de la région de Québec, la France continue d'être une terre fertile pour le recrutement de travailleurs.
Du 18 au 24 mai, une vingtaine d'entreprises - un nombre record - ont participé à une mission de recrutement à Paris et à Toulouse.
Il s'agissait de la 10e expédition organisée par Québec International en collaboration avec la Ville de Québec, le gouvernement du Québec et une kyrielle d'organisations qui veillent à l'accueil et à l'intégration des travailleurs immigrants.
Au cours des trois journées d'entrevue - deux à Paris et une à Toulouse -, les entreprises participantes ont réalisé pas moins de 1286 entrevues avec des candidats français. De ce nombre, tout près de 23 % d'entre eux ont été convoqués à une deuxième entrevue.
Il s'agit d'un taux assez élevé, constate Line Lagacé, vice-présidente au soutien à la croissance des entreprises chez Québec International. Généralement, le taux des candidats convoqués à une deuxième entrevue varie entre 10 % à 15 %. C'est la preuve de la qualité des candidats français et de l'appétit des employeurs pour trouver des travailleurs qualifiés.
47 offres d'emploi
Selon les données fournies par Québec International, 47 offres d'emploi formelles ont été faites à des candidats à l'occasion de la mission et les employeurs estiment à 70 le nombre d'embauches qui seront faites prochainement à la suite de la dernière mission en sol français.
«En fonction de ce nombre, nous prévoyons recevoir plus de 175 nouveaux arrivants dans la région», avance Québec International en tenant compte de l'arrivée des travailleurs, des conjoints et des familles.
Depuis la tenue de la première mission de recrutement en mars 2008, 226 travailleurs qualifiés ont été recrutés à la suite des missions et 31 ont choisi la région métropolitaine de Québec à la suite d'autres initiatives d'attraction de talents internationaux déployées par Québec International et ses partenaires. Cela représente près de 650 nouveaux arrivants, incluant conjoint et enfants.
Une nouvelle mission en France et en Belgique est en préparation pour le mois de novembre. «La formule est maintenant bien rodée», conclut Mme Lagacé.
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